Française

14/12/2021

Déclaration internationale pour l’absolution de César Arakaki et Daniel Ruiz

Des militants condamnés en Argentine pour s’être mobilisés contre une réforme des retraites réactionnaire.

Lundi 8 novembre, le juge Ariel Ríos a condamné deux camarades, César Arakaki et Daniel Ruiz (militants du Parti ouvrier et du Parti socialiste des travailleurs unifié, respectivement), à trois ans et quatre mois de prison ferme pour l’un, et trois ans de prison ferme pour l’autre, dans le cadre d’une affaire ouverte à leur encontre pour leur participation à la manifestation massive du 18 décembre 2017 devant le Congrès de la Nation, contre la réforme des retraites votée ce jour là par la chambre des députés. Une manifestation fortement réprimée, avec des dizaines de blessés graves (des manifestants qui ont perdu un œil, etc) et d’arrestations.

La réforme en question, impulsée par le gouvernement de Mauricio Macri (PRO – Cambiemos) et approuvée grâce au soutien de députés du parti Justicialiste (péroniste), modifiait le mode de calcul des retraites au détriment des retraités. La réforme faisait partie d’une batterie de mesures contre les travailleurs, qui comprenait aussi une réforme du travail pour flexibiliser encore plus les conditions de travail, et qui avaient finalement été abandonnées justement grâce à cette gigantesque manifestation de décembre qui a réuni des centaines de milliers de personnes.

Pour dévier l’attention de ce vrai pillage réalisé le 18 décembre, les médias ont monté une campagne féroce de diabolisation contre quelques camarades qui avaient participé à la manifestation, en diffusant des images où ils résistaient à la répression policière. Quelques jours plus tard, les arrestations se multipliaient et la persécution judiciaire commençait.

La sentence contre Ruiz et Arakaki est une attaque en règle de la part du régime contre le droit de manifester, avec pour objectif de donner une leçon à tous ceux qui luttent. Patricia Bullrich, ancienne ministre de la sécurité et actuelle dirigeante du PRO, l’a dit très clairement dans un tweet : « j’espère que la condamnation sera exemplaire. Les manifestations infondées ne font que tirer le pays vers le bas ».

Le juge a suivi au pied de la lettre ce que demandait le procureur, reprenant les accusations « d’intimidation publique », « attentat contre l’autorité » et « agression ayant entraîné des blessures ». L’acharnement judiciaire est évident, dans la mesure où la condamnation a eu lieu alors même que le policier Brian Escobar, blessé au cours de la répression des manifestants, avait retiré sa plainte après que les avocats de Arakaki et Ruiz avaient apporté la preuve que ses blessures ne pouvaient avoir été causées par nos camarades.

Nous allons faire appel de ce verdict scandaleux, et nous renforcerons la campagne nationale et internationale pour l’absolution.

Nous sollicitons la signature de cette déclaration et l’envoi de pétitions aux ambassades.

 

Pour l’absolution de César Arakaki et Daniel Ruiz.

Pour la liberté et la fin des poursuites contre les camarades emprisonnés pour avoir lutté.

Pour le droit de manifester.